GPX
Statistiques
240 km
D+ 18000 m
D- 16000 m
Étapes | Distance étape (km) | D+ étape (m) | D- étape (m) |
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Liste de matériel
Itinéraire
De Cauterets à Bagnères-de-Luchon
Lac d’Ilhéou, Col de la Haougade, Lac du Pourtet, Refuge Wallon, Col d’Arratille, Col des Mulets, Refuge des Oulettes de Gaube, Hourquette d’Ossoue, Gavarnie, Refuge des Sarradets, Brèche de Roland, Pic du Taillon, Pas des Isards, Le Casque, Refuge de Goriz, Monte Perdido, Ordesa, Torla, Canyon d'Anisclot, Col d'Anisclot, Port Neuf de la Pinède, Cirque d'Estaubé, Barrage des Gloriettes, Cirque de Troumouse, Hourquette de Héas, Hourquette de Chermentas, Lacs et Port de Barroude, Vallon de Trigoniero, Port du Moudang, Saint-Lary Soulan, Vallée du Rioumajou, Port de Madéra, Viados, Port d'Aygues-Tortes, Refuge de la Soula, Col des Gourgs Blancs, Pluviomètre, Tusse de Montarqué, Refuge du Portillon, Refuge d'Espingo, Coume de Bourg, Superbagnères, Bagnères-de-Luchon.
Ravitaillement
Gavarnie, Torla, option possible à Parzan, Saint-Lary-Soulan.
Étapes
Cauterets - Refuge d’Ilhéou
Top à la vachette !
Départ de Cauterets sur les coups de 11h30 après avoir fait les dernières petites emplettes de type saucisson et fromage de Pays. Et évidemment avoir engloutis une fameuse tourte au myrtilles de chez Gillou !
Je suis le GR 10 qui sillonne d’abord en sous-bois puis se dégage laissant deviner la suite vers la cascade d’Ilhéou. Il fait chaud mais rien à voir avec les canicules de l’année passée.
Premier dénivelé de la saison, j’ai la pile qui monte comme on dit, cela dit j’avance à un rythme régulier qui me va bien. Je remercie les efforts de préparation physique réalisés, je me sens en forme.
Trois heures de marche pour arriver au magnifique lac d’Ilhéou où je bivouaquerai pour la nuit. J’ai pris le temps, me suis baigné (elle était bien fraîche) et me suis bien reposé sous l’agréable soleil Aoûtien.
Fun fact : j’ai pris une bûche en glissant sur une large pierre en dévers avec un tout petit filet d’eau dessus, très traître ! Pire qu’un punch chargé. J’ai éclaté une attache de mon sac dans l’affaire. Petit remplacement avec la pièce de rechange et roule ma poule.
Refuge d’Ilhéou - Refuge des Oulettes de Gaube
Par le col de la Haougade, le lac du Pourtet, le refuge Wallon, les cols d’Arratille et des Mulets.
Super bivouac à Ilhéou qui est un lieu vraiment splendide. Pas super bien dormi à cause du vent en revanche.
Levé 7h, départ 8h en prenant le temps tranquilou. Du haut du col de la Haougade, j’ai un super panorama devant moi avec la vallée du Marcadau et au loin le massif du Vignemale.
Le sentier contourne les aiguilles de Castet pour remonter vers le lac du Pourtet dans le caillou. La descente vers Wallon est plus longue que j’imaginais, je l’atteindrai après 4h de marche au lieu des 3 indiquées.
Je rejoins le lieu où j’ai bifurqué de la HRP vers le GR 10 l’année dernière, souvenirs ! Je suis dans de bien meilleures dispositions physiques et mentales !
La montée vers Arratille est très belle, des airs du col d’Anaye pour ceux qui voient. La fin dans le caillou m’a fait monter la pile ! Le col des Mulets en visu en gardant le chemin à flanc de montagne, nickel 👌.
Et une dernière petite descente pour conclure cette magnifique journée pour bivouaquer aux Oulettes.
Refuge des Oulettes de Gaube - Gavarnie
Par la Hourquette d’Ossoue, le petit Vignemale, le refuge de Baysselance et le barrage d’Ossoue
Premier 3000 m !
Il aura fallu 10 ans de marche pour que je hisse mes gambettes au delà ! Et quoi de mieux que le petit Vignemale pour le faire ? Très facile, 1h15 aller retour et j’ai même laissé mon Aldo à la Hourquette le temps de. La vue la haut est sublime !
Petite pause café au refuge de Baysselance et en avant pour la descente vers le barrage d’Ossoue. 2h plus tard, j’arrive au barrage, Gavarnie est à 2h45, j’enchaîne.
Je connais le sentier pour l’avoir fait l’année dernière et profite de cette partie que j’aime bien, très roulante. Bon la fin un petit peu longue quand même, content d’arriver pour le petit Coca Salvateur à Gavarnie !
8h de marche tout de même et une arrivée tôt à 16h pour se laisser vivre et se reposer. Et manger une bonne pizza !
Gavarnie - Refuge des Sarradets
Une journée pour se laisser vivre, prendre le temps et profiter !
Départ à 9h30 après deux petits dej, le classique flocons d’avoine, poudre de lait et d’amande avec ses raisins secs puis un bon café croissant Chocolatine au village (je dis Chocolatine pour pas me faire huer par les locaux mais il s’agit évidemment d’un pain au chocolat).
J’étais parti pour le col des Tentes et puis en chemin, je me suis dit que c’était carrément plus sympa de monter directement bivouaquer au refuge en contrebas de la Brèche de Roland.
La montée se fait bien, il faut quand même mouiller un peu le maillot ! Un peu raidasse de temps en temps et un passage de cascade où on se dit « aller 1…2…3 ! » en assurant le pas.
Et quelle récompense arrivé en haut !
Le cirque de Gavarnie, la Brèche de Roland, le Taillon et tutti quanti !!! C’est sublime.
J’aurais eu le temps de faire l’aller retour au Taillon dans l’aprem et en même temps, j’avais juste envie de profiter à observer le cirque de Gavarnie sous toutes les coutures, siester, lire.
Il fera jour demain !
Le chemin se dessine au jour le jour, sans attente et sans plan particulier. Je découvre cette façon de marcher et je trouve ça rafraîchissant ! Pas de course, pas d’objectif, pas besoin « d’avancer ».
Je prends beaucoup de plaisir en faisant de la sorte. Et j’enlève les œillères du suivi d’une trace en apprenant à lire le terrain, définir des options en fonction du temps, de la forme, de l’envie et de la météo.
Refuge des Sarradets - Refuge de Goriz
Par la Brèche de Roland, le Taillon et le Casque.
Quatre parties pour te raconter cette journée car il y a tellement à voir en photos et à dire !
Ça grimpe sec dans les petits cailloux qui glissent vers la Brèche de Roland. Effet wahou en découvrant le versant Espagnol en arrivant là haut.
Et hop direction le Taillon à l’Est. C’est un 3000 m assez facile, ça reste de la rando et pas de l’alpinisme. La vue vaut le coup du haut de ses 3144 m, record battu :). C’est grisant de voir les massifs d’où je suis venu, notamment le Vignemale qu’on voit très bien.
Et zou, redescente vers la Brèche !
Check topo, pour rejoindre le refuge Goriz, il faut que je passe le passage assez vertigineux qui me faisait un peu peur en le découvrant.
Qu’à cela ne tienne, cette saison est aussi l’occasion de casser certaines barrières mentales. Regarder ses peurs se manifester, respirer un bon coup là dedans et y aller en se faisant confiance.
Et tout se passa très bien, le passage n’était pas si difficile ni très engagé.
Je suis quand même fier d’être passé de l’autre côté. Des montagnards chevronnés se gausseront sûrement de voir que j’ai la trouille dans ce genre de trucs faciles. Cela dit chacun avance à son niveau et faire un truc même quand on a peur, ça s’appelle du courage, peu importe le niveau objectif de difficulté.
Je m’enhardis et profite de cette belle occasion pour monter le Casque. C’est aussi un 3000 m facile, quoi que la dernière partie est un peu moins simple que le Taillon, il faut mettre les mains par moments (sans faire de l’escalade non plus).
Et la vue s’avéra encore plus belle, je m’abreuve de tous ces paysages splendides avec délice et remercie les conditions météo ultra favorables !
La descente est moins fun que la montée, je dois bien l’admettre, d’autant plus que je ne suis pas un grand descendeur devant l’éternel.
Redescendu du Casque, j’aspire à un petit chemin roulant pour changer de tout ce caillou et ces cairns à suivre. Ça use mine de rien !
Que nenni !
La Senda de la Brecha de Rolando que je suis pour rejoindre le refuge Goriz propose son lot de surprises ! J’ai du mal à le trouver déjà ce fameux chemin… je zig, je zag et puis je répète un cairn et je le trouve. Encore tout dans le caillou tandis que le chemin contourne le Pico Anonimo.
Assez technique et facile de louper le prochain cairn, je n’ai pas beaucoup apprécié cette partie ! Et je me rends compte que c’est très sec et rocailleux, je suis parti ce matin la fleur au fusil avec 1L d’eau seulement et mes réserves sont épuisées.
Je descends tant bien que mal pour rejoindre un chemin beaucoup plus roulant, enfin ! Mais toujours pas d’eau et je retrouve cette sensation absolument insupportable que toutes tes cellules demandent de l’eau… qui n’est pas là et pas pour tout de suite…
L’inconfort de cette sensation occupe tout ton esprit, rien à faire pour le chasser, c’est comme ça. Et quand l’eau providentielle arrive enfin, c’est la joie pure et le soulagement.
Arrivé au refuge, je souffle et m’offre un petit Coca de la victoire pour cette journée formidable !
Je ne suis pas à l’aise cela dit pour plusieurs raisons.
Premièrement, le fonctionnement du refuge est tel qu’il faut réserver, même son bivouac, et s’acquitter de quelques euros. De toute façon, tout est plein même pour les tentes et il me faut improviser. Avec joie d’ailleurs car je n’adhère pas au principe, cela dit je le respecte.
Ensuite, je retrouve le côté Espagnol vivant, chantant, festif même. J’ai besoin de calme et d’un endroit tranquille pour me poser.
Après une petite heure de reconnaissance, je trouverai un petit coin à l’écart pour poser ma tente sans déranger personne. Avec d’ailleurs une vue superbe sur le canyon d’Ordesa et les montagnes d’où je suis arrivé aujourd’hui.
Tout est parfait !
Refuge de Goriz - La Pradera
Ascension du Monte Perdido (3355 m) depuis le refuge de Goriz en aller retour puis redescente vers Ordesa et escale à Torla
Réveil à 6h45 pour départ à 7h45, la nuit à été la meilleure depuis le départ, je me sens reposé. La météo est très bonne et c’est parti pour l’ascension du Monte Perdido (Mont Perdu) qui constitue le 3ème sommet des Pyrénées en terme d’altitude et le massif calcaire le plus élevé d’Europe.
J’avance en toute confiance d’autant plus que de nombreux Espagnols partent pour le sommet à peu près en même temps que moi. La voie par ce côté est beaucoup plus simple que par la Brèche de Roland. Il faut simplement tempérer un certain agacement pour ma part du côté volubile et audible de mes compères Ibériques.
Pas de difficulté particulière pour rejoindre la base du cylindre de Marboré, mis à part un passage à escalader et un passage avec chaîne. Ça passe tranquille en assurant le pas.
Le sommet de dessine et laisse voir une montée finale de 350 m dans les cailloux, genre petits cailloux qui glissent sur une pente raidasse caillasse.
Ce n’est pas très difficile techniquement mais purée il faut mettre des watts ! L’impression de pédaler dans la semoule avec ces cailloux qui te font glisser quasi à chaque pas…
Et puis enfin le replat avant le sommet où on s’extasie déjà du paysage. Le sommet est là, la fierté et le respect pour cette montagne aussi. Et quelle vue de tous les côtés, ça valait vraiment le coup !
Le petits cailloux que je pestaient en montant deviennent d’un coup très sympathiques dans la descente. Je pratique le ski de cailloux qui me fait descendre sans trop me consommer.
Les petits passages à dé-escalader sont un peu plus challengeant qu’à la montée mais sont vraiment très cours, juste le temps d’une petite montée d’adrénaline.
Et après 6h aller-retour (5h30 de marche, 3h pour la montée), le refuge Goriz à nouveau.
De retour au refuge Goriz après le Monte Perdido, j’évalue les options. J’observe mon esprit être buté borné de vouloir vite retourner côté Français, sans doute en guise d’une quiétude retrouvée auditive ment parlant. Et puis une petite voix qui me dit qu’il y a peut être mieux à faire…
Le canyon d’Ordesa est là, à portée de pieds, ce serait trop dommage de passer à côté ! Dans l’équation, il y a aussi le ravitaillement à considérer n’ayant plus qu’environ une journée, deux max dans la besace. Et si une petite descente tranquillou pour aller ravitailler dans un cadre vraiment sympa serait t’y pas mieux ?
Et Yallah, direction la Pradera puis Torla par une navette d’une dizaine de minutes. J’ai vraiment pris du plaisir à dérouler les jambes cet aprem, j’avais encore du gaz et j’ai envoyé des watts. Musique dans les oreilles pour la première fois pour m’isoler des promeneurs à la journée, qui eux aussi semblent-ils passent une aussi bonne journée que moi !
Pas innocente non plus ma volonté de redescendre à la civilisation car j’ai envie de partager tout ce que j’ai vécu ces trois derniers jours. Et aussi pouvoir regarder le match de rugby demain soir (France - Fidji) ! Je suis fan du XV de France et la coupe du monde qui arrive est un événement que j’attends avec impatience !
Ce sera donc 2 nuits à Torla au camping en profitant d’une journée de repos bien méritée.
La Pradera - Fuen Blanca
Journée de repos à Torla
Nuit pas forcément réparatrice avec l’agitation du camping mais l’endroit reste agréable avec tout ce qu’il faut, même un petit supermercado pour faire l’appoint et éviter de remonter au village.
Il y a tout ce qu’il faut pour ravitailler ici, c’est parfait ! J’arrivais en bout de course de ma petite bouteille de gaz, j’en rachète une plus grosse qui devrait me tenir jusqu’au bout. Dommage que son format fasse qu’elle ne s’emboite pas dans ma popote comme l’autre !
Je ravitaille pour environ 4 à 5 jours, de quoi voir venir et pouvoir adapter mes plans sans trop subir la contrainte de devoir redescendre pour la bouffe. Ce sera plus lourd au départ demain mais c’est le jeu !
Je ne peux pas encore dire que je sois complètement autonome en énergie. Le petit panneau solaire est plutôt bien pour faire l’appoint et se maintenir à flot pour recharger la batterie externe. Ce n’est pas magique mais ça fait le job qu’on lui demande.
Je prends le temps et sirote des cana con limon, mange un bon burger et chill l’aprem à l’abri du soleil qui tape bien de ce côté-ci de la frontière.
Et aller les coqs du XV de France ce soir contre le Fidji !!! 🏉
C’est reparti ! Je prends le bus qui me ramène à La Pradera pour remonter vers le refuge Goriz. Je prends cette fois-ci le GR 11 qui monte sec pendant 1h30 puis offre une petite balade en balcon très agréable ! Le canyon d’Ordesa est vraiment beau, c’est très chouette comme endroit.
Redescendu, je ravitaille en eau pour remonter les 500 m de D+ qu’il reste pour rallier Goriz pour le cassage de graine.
J’ai la patatas fritas ce matin ! Malgré le poids du sac qui se fait sentir, je sens que physiquement je suis bien pour enchaîner cette deuxième semaine.
Je garde le GR 11 après Goriz pour tirer vers l’Est. Et là le calme, enfin ! Plus personne sur le sentier, en tous cas plus de marcheurs à la journée. J’en profite pour faire pleins de photos et vidéos, histoire d’avoir de la matière pour éditer une belle vidéo !
Cette journée a fait émerger pas mal de nouvelles curiosités que j’aimerais développer à mon retour : la photographie et l’escalade, entres autres.
Ainsi que de belles compréhensions sur la notion de peur. Lorsqu’elle est accueillie comme le déclenchement de l’instinct de survie de mon petit reptile de cerveau, je peux cesser de la juger et reconnaître qu’elle me permet de poser l’action juste en fonction de la situation : me préparer au combat ou fuir.
Avoir peur en montagne me fait assurer le pas et aiguise la conscience de mon environnement. Elle contribue simplement à ma propre préservation. Je l’avais compris intellectuellement mais les passages vertigineux me font l’ancrer un peu plus par l’expérience. Du coup, si je n’ai pas peur, c’est que c’est peut être pas bon signe !
Je redescends dans le canyon d’Anisclot qui est une vraie merveille. Il est 16h, pas de bivouac potable avant le refuge de la Pineta à 6h encore. J’ai plutôt envie de rester là, me faire une petite baignade et profiter de ce lieu magnifique.
Fuen Blanca - Barrage des Gloriettes
Par les cols d’Anisclot et de Port Neuf de la Pinède
Une journée rude, rugueuse, âpre (acre ?).
Pas une journée pour philosopher !
La plus longue depuis le départ avec 10 h de marche pour une heure de pause au total.
La montée du vallon d’Anisclot est très belle, le paysage derrière moi devenant d’autant plus sympathique à mesure que je monte.
Redescendu du col, je bifurque dans un axe NNO en suivant un chemin à flanc. Supposé m’épargner 500 m de D- et D+ en évitant le refuge de la Pineta, je ne sais pas si l’équation s’est avérée si payante que ça !
Déjà, il faut le trouver le chemin ! Il est très mal entretenu et balisé. Je navigue à travers les hautes herbes en devinant le chemin tous les 10 m. Ensuite, il me fait faire de vraies petites montagnes Russes assez désagréables, le tout en plein cagnard !
Et pour couronner le tout, la descente pour récupérer le chemin qui monte au col pour passer côté Français est très technique. Notamment une désescalade avec une chaîne qui m’aura généré une bonne montée d’adrénaline…
Et le col de Port Neuf de la Pinède, parlons-en tient. Il se monte comme il se voit de loin et sur la carte. C’est comme le port salut, c’est marqué dessus que c’est droit dans la pente ! Les derniers 600 m de D+ se gagnent mètre par mètre, à la sueur de mon front, à l’énergie, à la moraline et au motivex !
Et me voilà de retour en France par le Cirque d’Estaubé qui me fait l’effet d’un vent de fraîcheur. Sauf pour l’eau que je tarde à trouver pour remplir les gourdes vides depuis le col.
Pour le coup, le bivouac dans le secteur est vraiment interdit dans le cirque. Il me faut donc cheminer vers le lac des Gloriettes pour ce que j’appelle un « bivouac pouilleux » au niveau du parking. Trop rincé pour chercher plus loin…
Et rincé, je vais l’être encore plus mais ça je te le garde pour le prochain post ;).
PS : j’aurais du m’arrêter à la cabane d’Estaubé !
Barrage des Gloriettes - Cabane de l’Aguila
Par le cirque de Troumouse.
Une journée bambou, toute en flexibilité.
Je quitte le barrage des Gloriettes et son lac qui n’a rien de glorieux car il est quasiment vidé.
Petit saut de puce de 3/4 d’heure sur du chemin à brebis pour retrouver un chemin en pente douce vers la cabane de Groutte. Et remonter tranquillement en longeant la route 10 min vers l’auberge du Maillet pour prendre un deuxième petit dej.
J’ai l’info que bien que la météo soit idéale a l’instant T, le temps va tourner avec un orage prévu à 14h suivi d’une grosse pluie jusqu’en soirée.
Je profite du cirque de Troumouse qui est tout aussi beau que le cirque d’Estaubé. Peut être un peu plus vaste et touristique, moins sauvage mais il a un petit quelque chose ce cirque que j’aime bien.
Je casse la graine au niveau de la cabane des Aires et recroise R., une jeune marcheuse avec qui j’ai pu échanger quelques mots à l’auberge. Nous avons à peu près le même itinéraire et évaluons les options.
L’option col de la Sède et col de Géla pour passer côté lac de Barroude est hors scope à cause de la météo, reste l’option de redescendre à Héas ou de viser la cabane de l’Aguila. Ma consœur m’indique un chemin à flanc que je n’avais pas repéré permettant de rejoindre la cabane sans avoir à descendre au village puis monter, parfait !
Arrivé à la cabane à 14h pile poil, je suis heureux de la trouver ouverte pour m’y abriter et y passer la nuit ! Première nuit en dur et à l’abri des intempéries, heureux comme un coq en pattes.
Cabane de l’Aguila - Cabane de Trigoniero
Par les Hourquettes de Héas et Chermentas, les lacs et Port de Barroude.
Et c’est reparti pour une journée avec une super météo, le sac étant plus léger avec 3 jours de nourriture déjà consommés.
Je grimpe la Hourquette de Héas qui ne présente aucune difficulté (si ce n’est en cas de mauvais temps, j’aimerais pas y être !). Je suis heureux d’être passé par là, c’est vraiment beau avec un beau panorama sur le Mont Perdu, le cylindre et la brèche de Roland.
Une petite descente et montée de rien du tout et j’arrive à la Hourquette de Chermentas où j’y retrouve une famille en sortie à la journée. J’y apprends peu ou prou la liste des 33 retenus pour la coupe du monde de rugby ! Pas beaucoup de réseau dans le secteur et ce n’est pas pour me déplaire. Ça me fait rester très présent à l’expérience que je vis.
Le chemin suit ensuite à flanc vers les lacs de Barroude. Cet endroit est très beau, un bivouac ici serait patate ! Je me retourne et observe le col de la Géla. Eh bas je me demande bien comment j’en serais redescendu si j’étais passé par là !
Picnic au lac au pied de la petite montée vers Port de Barroude bien agréable je dois dire. Puis je passe côté Espagnol en descendant tout le cirque de Barrosa (l’équivalent de Barroude j’imagine). Je rejoins une piste 800 m plus bas qui me fera rejoindre la route qui va vers Parzan et Bielsa.
Il y a une différence notable entre les versants Français et Espagnols. Côté Espagne, c’est clairement plus sec et les vallées donnent des airs de grands espaces Américains. Chauvin comme pas deux, je préfère le côté Français et son côté plus vert. L’alternance est bienvenue en tout cas :).
Je remonte pour finir la piste de Trigoniero (j’ai jamais réussi à me rappeler le nom au cours de la journée) pour trouver refuge à la cabane du même nom, au pied de la montée finale vers Port du Moudang pour rejoindre le versant Français demain. J’ai le temps d’une petite trempette dans la rivière sous les yeux d’une vache au regard inquisiteur. « Sacrés bipèdes » doit-elle penser !
Cabane de Trigoniero - Saint-Lary Soulan
Un bien beau début de journée dans la montée du Port du Moudang, malgré la relative fraîcheur et le vent.
J’aperçois subrepticement mon premier Isard depuis le départ ce qui me met en grande joie ! C’était la seule petite déception pour le moment, qui n’en est plus une ! C’est drôle, en arrivant hier je me suis dit « si j’en vois pas là je ne comprends pas ! ».
La vallée du Moudang est très jolie et peu de gens montent au dessus des granges ce qui me laisse une belle impression. Alors en revanche, la descente, comment te dire… pas vraiment de chemin à part des cairns que je perds toutes les 5 min.
Topographiquement parlant, c’est assez clair l’esprit dans lequel il faut descendre, cela dit dans la concrétisation du truc, je me suis retrouvé à batailler dans les buissons, à « Bushwacker » comme on dit pendant un moment… De guerre lasse, je trouve un torrent asséché et finit la descente tout droit dans le caillou.
Après cette petite heure d’attention constante, j’arrive en bas et me vautre comme une merde sur le sentier touristique tout facile en glissant sur le côté du chemin 😂. C’est souvent quand on se relâche qu’on se banane !
La suite n’est qu’une longue descente « Tout schuss » musique dans les oreilles jusqu’à Saint-Lary en remontant un chouïa par le village d’Eget. Et le burger de la victoire après 5 jours en autonomie avec le contenu de mon sac (mis à part le petit café croissant au Maillet).
La météo est mauvaise pour les trois prochains jours, une pause s’impose pour laisser passer tout ça et repartir joyeusement !
Saint-Lary Soulan - Viados
Par le Port de Madéra (trajet en stop de Saint-Lary Soulan à l’Hospice de Rioumajou)
Quatrième réveil consécutif sous la pluie, même au camping ça use. J’attends l’accalmie pour partir aux alentours de 9h pour aller tendre le pouce à la sortie de Saint-Lary. Je n’ai attendu que 2 min pour que Clément, un apiculteur du coin me dépose au croisement de la vallée de Rioumajou.
S’ensuit ce qui aurait pu être une longue pérégrination de plus de 2h30 sur la route jusqu’à l’Hospice de Rioumajou. Elle m’a été épargnée après une petite demi-heure par Jean-Marc, un éleveur de vaches qui monte voir son troupeau. Merci du fond du cœur à ces deux Messieurs !
Le temps est maussade, de la bruine, du vent, du brouillard et ça caille ! La montée vers Port de Madéra n’est pas difficile en soi, mais je caille de plus en plus au fur et à mesure que je monte. J’ai eu deux semaines de temps idéal, je ne me plains pas, c’est juste moins agréable évidemment. Je gère très mal le froid à l’inverse du chaud, étant très frileux de base. Ça a tendance à vite m’effriter le moral et vouloir retrouver mon petit confort.
J’utilise mon parapluie et mes sur-gants imperméables, qui d’habitude dorment au fond du sac et je suis bien content de les avoir aujourd’hui, ça me sauve ma journée !
En haut, on devine le signal de Viados et à gauche le Pic Schrader. Les premières neiges de ces derniers jours tiennent à cette altitude ce qui rend le paysage différent et beau.
Je redescends en fond de vallon à 15h et n’ai toujours pas mangé à cause de la pluie et du fait de ne pas avoir d’abri. Côté Espagnol, le temps se dégage au Sud, je choisis donc d’adapter mon plan et de contourner le signal de Viados par le Sud plutôt que d’y monter.
Je rejoins le GR 11 que je suivrai demain matin jusqu’à bifurquer vers le Port d’Aygues-Tortes. Je suis monté au refuge de Viados pour y planter la tente, pour y apprendre que c’est impossible « por que es un Parque Natural »… je redescends donc au camping 1 km en contrebas.
Viados - Refuge de la Soula
Par le Port d’Aygues-Tortes, les lacs de Poucherges et Caillauas
La nuit a été fraîche, quelques degrés au dessus de 0 mais j’ai super bien dormi dans mon duvet, je suis bien équipé. C’est quand même moins agréable de plier bagage dans le froid, il faut bien l’admettre et c’est quelque chose qui joue beaucoup sur moi physiquement et mentalement. Je supporte beaucoup mieux les fortes chaleurs !
Froid oui, cela dit le soleil perce aujourd’hui ce qui contraste avec la journée d’hier de la meilleure des manières ! Je monte au Port d’Aygues-Tortes en en prenant pleins les mirettes après avoir laissé le GR 11 qui reste côté Espagnol.
C’est la journée où j’ai pris le plus de temps à faire des photos et vidéos ! Le massif des Posets que je laisse derrière moi est un bijou. Sans savoir exactement pourquoi, il compte parmi mes préférés jusque-là. Isolé des autres, imposant, puissant, il dégage vraiment quelque chose !
Il reste un peu de neige là-haut des premières neiges du week-end, ça passe sans crampons. Le vallon d’Aygues-Tortes s’offre à moi pendant la descente, magnifique ! Je n’ai plus d’adjectifs ni de superlatifs suffisamment forts pour transcrire la beauté de ce que je vois.
Pas le cœur à bivouaquer à nouveau dans le froid, je m’offre mon premier lit au refuge avec plaisir. Une bonne douche chaude, un bon lit et de la chaleur humaine avec Kendra et Dédé, les adorables gardiens.
La question qui m’anime ce soir : vu les conditions et la neige qui reste, est-ce que ça passe au col des Gourgs Blancs (2877m) et à la Tusse de Montarqué (2889m) jusqu’au refuge du Portillon ?
Je déciderai demain en fonction de la météo et puis je monterai tout de même voir ce qu’il en est, ça restera une belle balade. Au pire je redescends sur Loudenvielle et m’arrêterai là.
Étrangement, je suis le seul marcheur à dormir au refuge ! Les températures fraîches auront sûrement découragés certains marcheurs à la journée.
Je m’endors du sommeil du juste rassasié de cette journée, dans la chambre intitulée « Gourgs Blancs », ça ne s’invente pas !
Refuge de la Soula - Refuge du Portillon
Par le col des Gourgs Blancs et la Tusse de Montarqué
Je n’ai pas passé ma meilleure nuit malgré le confort du lit au refuge. Cette étape me travaille, me questionne et m’intimide clairement. Cela-dit en partant, je n’ai pas peur. J’ai envie d’y aller, de monter voir pour confronter mes appréhensions avec la réalité.
Le temps s’y prête, le ciel est assez dégagé bien qu’on devine le brouillard tout là-haut. Il ne fait pas chaud chaud mais ça reste supportable. Pas de grosse pluie, de neige ou d’orage de prévu pour aujourd’hui, une première chose qui rassure.
Deuxième chose et non des moindre, je rencontre Ben et Anton (Français et Neo-Zélandais) qui font la HRP et qui ont donc le même itinéraire du jour que moi. Je ne serai pas seul et nous sommes tous les trois heureux de partager cette étape technique rendue plus difficile par les conditions de fin de saison.
Aucun problème pour monter jusqu’au lac de Caillauas puis des Isclots, le sentier est bien cairné. Ensuite, une partie assez raide d’environ 150/200 m qui se fait bien malgré le fait qu’il faille s’appuyer sur les cailloux et composer avec la neige de plus en plus inévitable.
Nous sommes maintenant dans le brouillard à mesure que nous avançons vers le col qui malgré tout se devine assez bien. Les conditions ne sont pas forcément dangereuses, pas de gros précipice mais il faut avoir le pied sûr tout de même.
Je me dis que j’arrive aux limites de l’utilisation de mes chaussures de trail pour ce type de terrain. J’aimerais plus de rigidité et de traction présentement… Je béni Ben qui fait la trace avec ses chaussures montantes !
Le brouillard et la neige au sol (15/20 cm par endroits) se font de plus en plus insistant. Il nous faut descendre environ 150/200m avant de remonter vers la Tusse de Montarqué. Nous avons pris la voie qui passe au Sud en suivant le sentier bien cairné pour faire ensuite la jonction avec le chemin qui descend de la Tusse vers le refuge du Portillon.
7h pour faire une douzaine de km et le dénivelé non-négligeable, ça calme, ça use. Physiquement déjà et surtout mentalement de devoir faire attention à chaque pas dans le caillou et la neige. D’assurer le pas pour avancer de manière sécuritaire en plus de la navigation pas forcément évidente hors sentier dans la neige et le brouillard. C’est là où la force du groupe est un soutien très important dans ces moments là. Seul, c’est encore une autre dimension qu’il faut vivre pour comprendre.
Nous arrivons fiers de nous au refuge du Portillon, véritable havre de chaleur dans cet environnement sauvage ! J’y resterai évidemment pour la nuit et partagerai de supers moments avec mes compères du jour qui célèbrent leur moitié de HRP !
Refuge du Portillon - Bagnères-de-Luchon
Descente sur Espingo pour suivi du GR 10 jusqu’à Superbagnères puis stop jusqu’à Bagnères-de-Luchon (en stop depuis Superbagnères).
Eh oui, toutes les bonnes choses ont une fin, dernier jour de marche aujourd’hui !
Je me sens bien, paisible, heureux d’être parti et heureux de rentrer auprès des miens.
Je profite de chaque dernier paysage avec le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’aligné et joyeux.
Ce matin, dans la descente vers Espingo, je me suis dit : “c’est sans doute l’aventure dont je suis le plus fier”.
Pas par la distance, le dénivelé, le temps, ce n’est pas la performance chiffrée, les stats seront d’ailleurs assez faibles.
Ma fierté réside dans le fait d’avoir essayé quelque chose de nouveau, d’avoir osé :
- Sortir des sentiers battus en imaginant mon propre parcours au jour le jour.
- Prendre des après-midis et des jours off pour profiter de lieux magnifiques.
- Écouter ce que le coeur me dit de faire plutôt que ce que ma tête répète en boucle.
- Sortir de ma zone de confort augmentant le niveau de difficulté technique tout en restant dans le plaisir.
- Faire des choses dont je ne me sentais pas capable auparavant.
Je pense avoir fait l’expérience d’une autre liberté et surtout d’avoir remis le plaisir au centre.
Après 10 ans de chemins tous tracés suivis un peu partout, j’ai découvert le principe d’exploration d’une géographie qui ouvre les opportunités.
Je ne traverse plus, je zigzag au gré des territoires qui m’intéressent. Oust les oeillères et en avant les possibilités !
Je me suis intéressé à l’histoire des lieux, aux nom des plantes, à la faune et j’ai pris le temps de la rencontre.
Prendre le temps, c’est vraiment ça aussi ! De faire de belles photos et vidéos, de discuter, d’apprendre et de m’émerveiller.
Il reste tant de choses à découvrir ici, ne serait-ce que dans les Hautes-Pyrénées que j’ai le sentiment de n’avoir qu’effleuré sa connaissance.
Il faudrait une vie d’exploration pour tout voir des Pyrénées !
Ça tombe bien, j’ai la vie devant moi (malgré mes 33 ans qui approchent) et encore de nombreux étés à venir crapahuter dans le coin !
À l’année prochaine les Pyrénées et merci de m’avoir laissé passer encore une fois.